Dépistage du cancer: est-ce une pratique utile et fiable?

Le principe du dépistage systématique des cancers est-il une bonne chose ou induit-il des comportements médicaux déviants ? Comportement tel que le surdiagnostic et surtout de surtraitement. Car la découverte d’un cancer n’est pas forcément la preuve que la maladie va se développer. Combien de cancers restent dormants, laissant les patients atteints vivre tranquillement leur vie quotidienne de manière sereine ? Ignorer sa maladie latente est l’assurance de vivre sans angoisse ni traitements parfois inutiles. En France nous possédons une grande expérience du dépistage systématique. Seul le dépistage du cancer du col de l’utérus par frottis présente un vrai intérêt médical. Mais le dépistage est une source de profit inépuisable ou presque. La recherche du malade qui s’ignore est un marché lucratif.

Dépistage du cancer: est-ce une pratique utile et fiable?

Les dépistages systématiques en question

Le dépistage des neuroblastomes : il s’agit d’un type de cancer infantile qui trouve sa source dans les cellules nerveuses immatures du système nerveux. 

L’étude du dosage urinaire des catécholamines effectué par les Japonais, les Canadiens et les Allemands n’a pas donné les effets attendus et la mortalité n’a pas décru. Par contre les effets de surdiagnostic ont été importants, provoquant en réaction des surtraitements lourds de conséquences pour les enfants. Ce dépistage a finalement été abandonné. 

Et que dire de la catastrophe sanitaire mondiale du surdiagnostic des petits cancers thyroïdiens !

Les cas diagnostiqués ont été nombreux (multipliés par 7 chez les femmes et 8 chez les hommes) provoquant plus de 46 000 surdiagnostics en France entre 1988 et 2007. Ces cas ont été suivis de traitements par le Lévothyrox, médicament dont l’actualité très chaude (forts effets indésirables présumés du nouveau Lévothyrox) laisse perplexe.

Un point sur les autres cancers

Le dépistage systématique du cancer de la prostate par l’étude du dosage de la PSA par test sanguin (antigène sanguin spécifique de la Prostate, mais pas du cancer) n’a jamais fait l’objet de présentation de statistiques prouvant l’augmentation de l’espérance de vie des cancéreux traités prématurément. 

Les recherches européennes tendant à confirmer la diminution de la mortalité spécifique ne sont pas probantes. D’autant que la vie des malades ne s’avère pas plus longue ni plus confortable. 

Le dépistage du cancer de la prostate est le meilleur moyen de rendre cancéreux un homme sain. On le sait bien, l’annonce d’un cancer s’accompagne d’angoisses de mort à court terme, d’impuissance à la suite du traitement, d’incontinence et/ou de douleurs chroniques. 

Le dépistage par PSA est combattu par les agences sanitaires du monde entier (dont la HAS, française, et l’agence américaine). 

Dépistage systématique du cancer du sein

Ce dépistage est pratiqué par mammographie. Il est systématique et basé sur une démarche volontaire. Il n’augmente pas l’espérance de vie toutes causes confondues et ne diminue pas l’incidence des formes avancées du cancer du sein, formes qui sont les seules à présenter des risques élevés. 

Son efficacité sur la mortalité liée au cancer lui-même, et à lui seul, est faible pour ne pas dire nulle. Si la détection permet une détection précoce de cancers avérés, l’inconvénient principal est le surdiagnostic. Il précède le traitement d’un cancer qui n’évoluerait pas. 

Mais c’est là que le bât blesse, car dans l’état actuel de la science il est impossible de savoir quel cancer va évoluer ou en rester tel quel. Donc on les traite tous ! Car les cancers évolutifs sont majoritaires. 

Les autres ne présenteront pas de danger pour les femmes et représentent environ 10 à 20 % des cancers détectés (source Institut national du cancer). Pour ces cancers restés inconnus en l’absence de dépistage il s’agit bien de « surdiagnostic ». C’est la conséquence inhérente à tous les dépistages. 

Traiter tous les cancers, évolutifs ou pas est-il la solution la plus intelligente ? La plus humaine ? Même si les traitements sont adaptés au mieux à la maladie et à la personne qui le supporte comme elle peut ?

Que disent les études concernant le dépistage du cancer du sein? 

Après 14 ans de recul seuls, les dépenses engagées, le nombre de personnes ayant subi des mammographies sont connus. En ce qui concerne l’efficacité du dépistage sur la mortalité des femmes, rien ! 

Les membres du comité et les experts entendus à ce sujet notent l’absence de données sur l’efficacité du diagnostic précoce. L’absence d’essais cliniques, d’études observationnelles parlent d’elles même. La propagande (la communication ?) officielle évoque la détection d’un 1/3 de cancers de petite taille et 69% de cancers sans envahissement ganglionnaire. 

Ce qui confirme les propos de l’institut national du cancer, le taux de surdiagnostics et donc de traitements inutiles est important.

Nous pensons que la qualité des traitements est pour beaucoup dans la baisse de la mortalité, beaucoup plus que le dépistage et son corolaire, le surdiagnostic.

Les résultats les plus récents du dépistage

Le dépistage par mammographie : le réseau Cochrane conclut (nous citons) :

« Pour 2000 femmes invitées à participer à un dépistage au cours d’une période de 10 ans, un décès par cancer du sein sera évité et 10 femmes en bonne santé qui n’auraient pas été diagnostiquées si elles n’avaient pas participé au dépistage seront traitées inutilement. En outre, plus de 200 femmes se trouveront dans une situation de détresse psychologique, d’anxiété et d’incertitude importantes pendant des années en raison de résultats faussement positifs. ». 

Ce qui fait dire à M N. M. Hadler :

« la mammographie inflige aux femmes dépistées un excédent de procédures chirurgicales et de traitements adjuvants sans utilité démontrable ». En France les preuves d’efficacité du dépistage par mammographie sur la survie toutes causes confondues sont totalement absentes.

En France les preuves d’efficacité du dépistage par mammographie sur la survie toutes causes confondues sont totalement absentes. Pourquoi le dépistage continue-t-il pour les femmes de moins de 50 ans ?

Le dépistage du cancer colique par hémocultures (recherche de sang dans les selles)

Dommage pour ceux qui y croyait dur comme fer : « Minnesota colon cancer control study » analyse les résultats du dépistage sur 30 ans de 46551 sujets. L’étude démontre que les patients dépistés sont décédés moins souvent de cancer du côlon, mais ils sont décédés pour les mêmes raisons que leurs concitoyens non dépistés.

Le seul dépistage utile : le frottis du col utérin

Mais les laboratoires pharmaceutiques préfèrent vendre des vaccins anti HPV tel que le Gardasil.

En conclusion à part le dépistage du cancer du col de l’utérus par frottis, les dépistages systématiques des cancers n’apportent pas d’espérance de vie à qui que ce soit. 

Alors, pourquoi ne pas dire aux patients qu’ils vivront mieux sans savoir, en l’absence de tests générateurs d’angoisses mortelles, puis de traitements lourds, invasifs, parfois inutiles.

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Cette dernière propose des traitements personnalisés des cancers infantiles. Elle soutient les malades et leur famille défendant le libre choix thérapeutique.

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