Un témoignage qui contredit les affirmations de l’APHP :
Le mercredi 6 Aout 2014
J’ai pu constater tout au long de la journée du mercredi 6 Aout 2014, la présence de policiers en civil, de personnes des R.G. sur le site de l’unité d’oncologie pédiatrique de Garches. Le SAMU était présent dès le matin pour assurer le transfert d’un des 5 patients.
Durant la matinée, au vue des bilans sanguins mon mari a été assuré par le chef de pôle, le Pr. Chevallier que durant 48h notre fils devait rester hospitalisé pour aplasie car son état ne permettait pas une sortie et ce alors que les 2 médecins habituels de notre unité avaient été relevés de leur fonction sur ordre de la direction.
Vers 18h30, mon mari et moi étions tranquillement dans la chambre de notre fils, comme d’ailleurs les autres parents présents auprès de leur enfant. On frappe à la porte, se présentent alors un représentant de la direction générale de l’AP-HP et le Chef de pôle: le Pr. Chevallier.
Ils nous annoncent alors l’évacuation immédiate des 4 patients présents dans le service par le SAMU, décision prise par arrêté administratif.
La justification donnée est l’absence de médecins pour assurer la continuité des soins. N’ayant jamais eu d’entretien préalable, nous n’avions eu aucune concertation sur le lieu de transfert des enfants. J’ai rappelé à ces personnes dont le Pr. Chevallier que le matin même il avait assuré que mon fils resterait encore 48h avant d’envisager toute sortie d’hospitalisation en raison de son état de santé.
Par téléphone, j’ai alors joint une avocate, qui m’a demandé s’il y avait eu négociation, j’ai répondu que non. L’évacuation était imposée. Cette avocate a souhaité parler aux personnes présentes autour de moi mais que se soit le représentant de la direction de l’APHP ou le Pr. Chevallier, ils ont tous les deux refusé de parler au téléphone avec elle.
Ma demande a alors été très claire: qu’un des 4 médecins de notre unité qui ont une parfaite connaissance du dossier médical des enfants (Dr Alkalaf, Cornille, Lankhri, Markowska) viennent constater l’état de santé des patients pour déterminer si oui ou non leur état de santé permettait une évacuation immédiate. Ses médecins étant soient en arrêt maladie suite aux pressions psychologiques exercées sur eux depuis des mois par la direction soit relevé de leur fonction le matin même; j’ai donc proposé le nom du Dr Delepine, qui jusqu’à sa mise à la retraite (18/07/14) avait une connaissance parfaite de tous les dossiers et pouvait rapidement effectuer un bilan de l’état de santé de mon enfant et des autres patients du service. J’ai bien précisé que dans le cas où le Dr Delépine donnerait son accord, nos enfants seraient alors évacués. Mais que à contrario si elle jugerait qu’un transport pouvait mettre en jeu la santé des enfants, je demanderais alors une décision judiciaire du procureur (sa responsabilité étant alors engagée) pour accepter l ‘évacuation immédiate des enfants. Je souhaitais par ailleurs que me soit remis la copie de l’arrêté justifiant cette évacuation d’urgence.
J’ai bien préciser que dans le cas où on ne puisse effectuer l’évacuation en raison de l’état de santé des enfants, il me semblait urgent de nommer pour les 48h un médecin oncologue pour assurer la continuité des soins et que cette responsabilité revenait au chef de pôle: le Pr. Chevallier.
Mon mari, étant descendu à l’entrée de l’unité, il a bien signifié aux policiers en civil et aux personnes des RG que nous refusions pour le moment de quitter le service uniquement car l’état de santé de notre enfant (comme celui des autres patients) ne le permettait pas comme le chef de Pôle, le Pr. Chevallier nous l’ avait indiqué le matin même.
Les personnes nous ayant informé de l’évacuation se sont alors retirées pour sans doute se concerter. Je me suis alors rendue à l’entrée de l’hôpital pour attendre l’arrivée du Dr Delépine au cas où ma demande soit acceptée.
Je tiens à préciser que contrairement aux déclarations de l’AP-HP, les 4 patients présents dans le service, le sont car leur état de santé nécessite une hospitalisation. Il est clair que dès que l’état de santé de mon enfant permettra sa sortie, nous quitterons le service comme dans une situation normale et habituelle afin d’éviter tout traumatisme psychologique des enfants.
A son arrivée, le Dr delépine n’a pu entrer dans l’hôpital car les vigiles ne l’ont pas laissé passer, j’ai donc patienté à l’extérieur en sa compagnie.
A 22h00, à la suite d’un point presse donné par l’AP-HP dans la loge d’entrée de l’hôpital, sans notre présence, se sont les journalistes qui m’ont informé qu’ il n’y avait plus d’évacuation ce soir et que nous, parents, étions accusés de refuser les soins !
Le risque d’une évacuation dans l’urgence semblant s’être éloignée, j’ai donc rejoint mon enfant et son papa qui m’attendait en le gardant. Personne ne m’a informé de la présence ou non d’un médecin dans le service pour assurer la garde.
Je ne sais pas quel médecin a assuré la garde de nuit, je n’ai vu personne. Je ne sais pas qui va assuré les prescriptions nécessaires à la poursuite des soins pour les patients présents dans le service.
Ce matin, jeudi 7 aout , les infirmiers sont passés sur prescription du Pr. Chevallier pour effectuer un bilan sanguin à tous les patients.
J’ai constaté l’arrivée du Pr. Chevallier en voiture à 10h40.
Sophie M., maman d’Hugo.